La décentralisation, processus si cher au Président du Sénat, consistant à transférer des pouvoirs de l'État vers nos entités locales, est l'objet d'un débat récurrent dans notre pays. Le sujet touche de près la santé de notre démocratie, notamment celle de l'échelon communal.
Car bien que séduisante, cette approche n'est pas exempte de risques pour notre démocratie locale. Si elle offre, sur le papier, des avantages en rapprochant notamment le processus décisionnel des administrés, peuvent aussi figurer inégalités territoriales, manque de coordination nationale, corruption, opacité des décisions, favoritisme local... Autant d'ingrédients favorisant l'installation de baronnies et le renforcement d'un mode de gouvernance féodal que contestent aujourd'hui bon nombre d'associations d'élus minoritaires. Comme l'estime Bruno Millienne, leurs craintes soulignent la nécessité d'un système précis et efficace de contrôle de l'action publique à tous les niveaux. Nous avons beau être en démocratie, certaines pratiques peuvent interroger.