VARIATIONS

Variations

VARIATIONS est un magazine culturel produit par Mehdi El Kindi et Layal Rhanem et diffusé depuis septembre 2019 tous les samedis à 10h30 sur Radio 2M au Maroc.

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La solitude
Jan 25 2023
La solitude
Cette semaine dans Variations nous avons décidé d’explorer la thématique de la solitude.  Ce sentiment de détachement et d’isolation qui traverse tout un chacun et qui souvent dans l’art, en littérature ou en musique par exemple devient si ce n’est un thème central, quelque chose d’important. Quelque chose qui fait, à titre d’exemple, office d’héritage chez le déterreur de Mohamed Khair Eddine. C’est par ce sentiment universel que l’auteur rompt, désacralise et déconstruit un patrimoine qui justifie un ordre de domination. Chez Albert Camus, le personnage de Meursault est l’étranger qui, de part son indifférence, de part sa solitude au monde, sa solitude existentielle vient appuyer l’absurde d’une vie qu’il ne réfléchit pas. La solitude dit de nous bien des choses, alors cette semaine nous avons fait le pari d’en discuter avec des créatrices et créateurs pour entendre leurs réflexions sur le sujet . Au programme de ce numéro: Avec Youssef Daoudi, auteur et scénariste de romans graphiques, nous cherchons à savoir si le travail du bédéiste est réellement un monde d’isolement ? Et si l’universalité des personnages passe par le fait de croquer leurs instants de solitude et d’introspection. Avec Oum, autrice-compositrice et interprète, nous parlons de création et de gestation, du moment où l'on est seul face à ses émotions et son inspiration. Enfin avec Rita Alaoui nous parlons de la solitude choisie de l’artiste d’artiste dans ses phases de créations. Nous évoquons également la solitude en littérature avec le merveilleux Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez et Prière de la solitude d’Antoine de Saint Exupéry.
Ecologie: l'art, lanceur d'alerte
Nov 17 2022
Ecologie: l'art, lanceur d'alerte
Il ne se passe plus une journée sans que l’on ne parle de l’urgence climatique, du rapport du GIEC, des fausses promesses des différentes COP.  Pas une journée ou l’on ne parlerait pas du stress hydrique et de la sécheresse qui ne fait plus de distinction de position géographique et place l’humanité dans son intégralité sur un même radeau.  Une situation catastrophique qui nous incite toutes et tous à regarder dans la même direction afin d’éviter le drame annoncé.  Regarder ensemble le mur qui nous attend ! Il y a quelque temps un film nous incitait à nous regarder en face : en nous invitant dans son titre à ne pas regarder vers le ciel : don’t look up - déni cosmique !  L’histoire de deux astronomes qui s'embarquent dans une gigantesque tournée médiatique pour prévenir l'humanité qu'une comète se dirige vers la Terre et s'apprête à la détruire. Deux astronomes qui doivent faire face à la bêtise des politiques, des médias et des peuples de la terre ! “Prémonitoire” diront certains, qui pointeront du doigt le voisin dépeint… on est toujours le con de quelqu’un !  “Cynique” diront d’autres : Hollywood qui cherche à nous donner des leçons. Pourtant, le film “Don’t look up” introduit une notion cruciale au 21eme siècle, celle de l’hyperobjet, c’est d’ailleurs le nom de la société de production d’Adam Mckay - scénariste, réalisateur et producteur du film !  Les hyperobjets définissent un courant de philosophie et d’écologie pensée par Timothy Morton. Un courant qui pose deux questions cruciales : Comment s'emparer de ce qui nous dépasse ? Comment représenter et agir sur ce qui nous contient ? Les hyperobjets sont donc toutes ces choses qui sont massivement diffuses dans l’espace et le temps par rapport aux humains. Morton cite : le plutonium, le CO2, mais aussi le plastique et le changement climatique.  Les hyperobjets sont bien réels et consistants, même si l’on ne peut pas toutes les saisir. On peut parfois en attraper quelques-unes de leurs parties, mais ce tout n’est plus une entité isolable. L'être humain n’est plus face à un monde et une nature dont il est maître et possesseur grâce à des capacités d’objectivation, de construction d’objets isolables. Il est désormais immergé dans un bain relationnel avec des réalités. Dès lors, le postulat est simple: il nous faut réinventer notre façon de réfléchir pour commencer à appréhender le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui. Le but : franchir le premier pas et esquisser une approche écologique authentiquement postmoderne de la pensée et de l'action.  Timothy Morton nous explique pourquoi il faut renoncer à croire que l’homme est au centre du monde et comment l’art peut nous y aider. Dans ce numéro de Variations nous tentons également de questionner l’art comme lanceur d’alerte dans l’écologie.  Au programme de ce numéro : Le catastrophisme climatique dans le cinéma grand public avec Daniel Bonvoisin. Il est l’auteur de plusieurs articles qui questionnent les dimensions politiques de la culture populaire à travers la fiction en particulier dans le cinéma et les jeux vidéo. Ensuite avec Paul Ardenne, historien de l’art, spécialisé dans l’art contemporain, nous parlons d’art écologique. Et bien évidemment une sélection musicale en rapport avec la thématique du jour !
Surf, levier de développement
Nov 17 2022
Surf, levier de développement
Cette semaine, dans ce numéro de Variations, nous parlons de surf et de sports de glisse. Il y a quelques jours, Taghazout Surf Expo, premier salon professionnel du surf au Maroc et en Afrique, a braqué les projecteurs sur ce secteur en pleine expansion. Organisé sur le spot mythique d’Anchor Point dans ce qui était il y a encore quelques années, un petit village de pêcheurs, le salon a réuni une trentaine d’exposants de différents horizons: des professionnels du voyage ou du tourisme, des établissements hôteliers spécialisés, des équipementiers ou encore des marques de surfwear ou d’accessoires… L’occasion pour nous de faire le point sur cette filière naissante au Maroc et de comprendre comment le surf peut être un levier de développement touristique et économique pour la baie de Taghazout mais aussi pour la région Agadir Souss Massa plus généralement. Au programme de ce numéro: Le petit village côtier de Taghazout jouit d’une véritable notoriété au sein des communautés de surfeurs dans le monde. Etat des lieux du tourisme du surf et de ses opportunités dans la région avec Saïd Skally, président du Centre Régional du Tourisme Agadir Souss Massa. Le surf peut offrir un avenir, c’est la conviction derrière l’organisation du salon Taghazout Surf Expo, du 27 au 30 octobre dernier. Nous en faisons le bilan avec son co-fondateur Said Bella. En parallèle avec le salon, des recherches sur le terrain ont été menées par des universitaires pour déterminer l’impact du surf sur la région. Recherches menées par le laboratoire Larlanco de l’Université Ibn Zohr d’Agadir en partenariat avec le Lab-Réseau Ulysse de Belgique. Nous faisons le point avec sa directrice Stéphanie Crabeck. On associe souvent le surf à une étiquette écologique. Et pourtant, ce sport n’est pas vraiment des plus écolos, de par l’empreinte carbone des voyages à la recherche de la vague parfaite ou encore les matériaux utilisés dans les planches et accessoires. Nous en discutons avec Mathieu Maugret, journaliste fondateur de l’association Paddle Paddle. Pour terminer, nous revenons sur l’expérience d’Eurosima qui fédère les entreprises de la glisse en Europe. Née en 1990, les 200 adhérents à l’association génèrent aujourd’hui un chiffre d’affaires d’1,9 milliard d’euros. Interview du responsable du cluster Eurosima, Christophe Seillier.
Art et artisanat: les intermédiaires
Jun 28 2022
Art et artisanat: les intermédiaires
Galeries, maisons de vente ou commissaires-priseurs… entre l’artiste et l’acquéreur, il existe une multitude d’intermédiaires. C’est le cas également dans l’artisanat où le produit selon sa nature, avant d’arriver à l’acheteur, passe par des transformateurs, des transporteurs ou des marchands. Internet est l’utopie qui aura bâti sa promesse sur un rapport direct entre créateurs et consommateurs, s’il a effectivement changé la donne concernant un certain nombre de points, la copie reste à revoir concernant les notions d’éthique et d’équité. La traçabilité étant par exemple souvent complexe. Ces notions d’éthique et d’équité sont inhérentes à notre rapport à la consommation de produits culturels ou artisanaux. Inhérentes, car elles permettent de réfléchir au bien commun, à la responsabilité et accompagnent la prise de conscience évoquée plus tôt. Dans ce numéro de Variations nous nous intéressons à différents exemples dans le monde de l’art et de l’artisanat, qui malgré eux, mettent en exergue les notions de l’équité et de l’éthique dans les pratiques marchandes. Des exemples qui réfutent dès lors la nécessité des intermédiaires, en essayant de proposer de nouvelles manières pour une offre culturelle et la distribution marchande. Au programme de ce numéro : On commence par un petit point sur les circuits de l’artisanat au Maroc Les produits labellisés commerce équitable sont sur tous les rayons… Le commerce équitable se veut une alternative au commerce mondial dominant. Mais à quel point est-ce que les producteurs en bénéficient? Gérée par les artisans eux-mêmes, Anou est une coopérative qui leur offre la possibilité de se passer des intermédiaires et d’être rémunérés à juste prix. On en parle avec son managing director, Hamza Chrif d’Ouezzan. Idyr est une marque d’accessoires basés sur le boucherouite artisanal. Elle est née d’une rencontre entre deux jeunes femmes et des artisanes de la région de Casablanca. Interview de sa cofondatrice Fadwa Moussaif. Le marché de l’art regorge d’intermédiaires. Qui sont-ils? Et quels rôles jouent-ils? Le crypto-art ou le marché des NFT rapproche l’artiste de l’acheter et lui permet de se passer des intermédiaires. On fait le point dans ce numéro et on discute de son expérience avec l’artiste marocain Blizzart. --- Send in a voice message: https://anchor.fm/variations1/message
Fragilités
Jun 13 2022
Fragilités
Et si, aujourd’hui, nous questionnions la fragilité ? Dans le numéro “Vieillir” nous parlions de Sénèque et de la vieillesse comme expérience, à cette occasion nous évoquions en filigrane le concept stoïcien de “Fragilitas”. En filigrane, car la « fragilité » que nous questionnons dans ce numéro de Variations est en réalité l’un des mots anciens pour dire ce que notre modernité appelle « finitude ». Questionner la fragilité plutôt que la finitude, c’est questionner un monde de possibilités, plutôt qu’une conséquence du temps qui passe. Questionner la fragilité c’est questionner : la beauté dans la blessure, dans la fracture, dans le fait de fragmenter pour reprendre l’étymologie du mot. C’est également questionner la délicatesse, la réalité qui mène à la finitude, c’est aussi questionner le regard de celui ou celle qui observe une œuvre artistique. Jusqu’au 25 juin prochain se tient à l’espace Expressions CDG l’exposition “Fragilitas” une exposition qui sonne comme l’occasion de poser tout un tas de questions à quelques-un des artistes qui ont choisi d’exister dans la fragilité, comment l’expriment-ils, est ce un état qui se cultive comme l’on cultiverait la force?  Voici quelques-unes des questions auxquelles nous tentons aujourd’hui d’apporter une réponse. Au programme de ce numéro : D’abord, une petite définition de la fragilité et de ce qu’en disent certains auteurs Avec Amine Boushaba co-commissaire de l’exposition Fragilitas, nous parlons d’assumer la fragilité Avec Amina Benbouchta, nous discutons de fragilité et de son oeuvre “Le proche et le lointain” Avec Mahi Binebine, nous parlons de la fragilité de ses personnages en peinture et en littérature En musique, une sélection qui résonne comme une ode à la fragilité. --- Send in a voice message: https://anchor.fm/variations1/message
L'art du travestissement
May 30 2022
L'art du travestissement
S’il manque de nuance dans sa définition en langue française, le travestissement, la pratique qui consiste à adopter le vêtement de l’autre «genre », recouvre différents phénomènes, qui varient selon les époques et les contextes culturels.  A ce titre il peut être ludique, fonctionnel ou identitaire, transgressif et parfois spectaculaire.  D’ailleurs, observé via le prisme du genre, il permet d’interroger le lien qui existe entre le vêtement et la pratique sociale.  Le travestissement, parce qu’il met en évidence les « artifices du genre » désigne ainsi simultanément les modalités de construction et de déconstruction sociale des identités sexuelles, comme dans le cabaret ou dans le cinéma.  On se souvient par exemple de Mrs Doubtfire où Robin Williams campe une nounou, d’Adieu Forain, bye bye souirti de Daoud Oulad Syad avec le personnage de Rabii, danseur travesti ou encore de Pégase de Mohamed Mouftakir où une jeune fille est considérée comme un garçon par son père. Aujourd’hui dans ce numéro de Variations, nous nous intéressons à une pratique aussi ancienne que le théâtre antique, nous parlons d’histoire justement, de cinéma et d’art de la scène. Au programme de ce numéro: Interview de Ghassan El Hakim, metteur en scène et comédien avec qui nous discutons du phénomène Kabareh Cheikhates. Focus ensuite sur Bouchaib El Bidaoui, figure emblématique de l’art de la Aita ! On joue aussi avec le genre dans le cosplay, cette composante de la sous-culture geek qui a conquis la planète. Retour sur l’origine de ce loisir, ses tendances et ses motivations.    Dans le film Green Card de Hicham Regragui, Fayçal Azizi joue le rôle d’un jeune homme Habib, qui se déguise en femme Faty Fleur, pour duper les autorités et accompagner son ami aux Etats-Unis. On en discute avec lui, en fin d’émission.  --- Send in a voice message: https://anchor.fm/variations1/message
Points de vues sur le rire
Apr 25 2022
Points de vues sur le rire
Rire de soi est un moyen de sublimation, une manière de choir en beauté, c’est ce que dit André Breton. En d’autres termes : L’autodérision est une façon élégante et salutaire de sublimer ses échecs, sans les renier. Au commencement de l’humour, il n’y a pas de quoi rire ! L’humour permet, en mettant les mots nécessaires, d’affronter la distance entre nos attentes et notre réalité. Parce qu’au final l’humour demeure la tentative de réconcilier « le monde extérieur » avec « notre subjectivité ». L’humour, la blague, le rire ont de tout temps fasciné, peu importe la discipline. On parle de se changer les idées, on parle d’égayer un quotidien morose, on parle de catharsis ! Dans “L'Esthétique” Hegel a défini l'humour comme une "posture de l'existence". Le blagueur est celui qui arrive à prendre conscience de l’écart entre ce qu’il est, et celui qu’il voudrait être, ce qu’il souhaite et ce qui arrive vraiment. Peu importe la discipline : philosophie, sciences naturelles ou anthropologie, d’Aristote à Nietzsche en passant par Duchenne ou Bergson, le rire et l’humour intriguent et s'immiscent parfois jusque dans les textes dits sérieux. Aujourd’hui dans ce numéro de Variations nous parlons de rire et d’humour avec des invités qui prennent le sujet très au sérieux. Au programme de ce numéro: Nous définissons d’abord le rire et tentons de comprendre ce qu’il se passe dans nos corps lorsque nous rions. Nous parlons ensuite d’humour et de de rire avec Jalil Tijani, humoriste et Ayoub Naïm, auteur et metteur en scène. Enfin avec Alain Vaillant, auteur de la civilisation du rire nous tentons de définir le rôle du rire dans nos sociétés. --- Send in a voice message: https://anchor.fm/variations1/message