Sens de la visite

Jérémie et Lisa THOMAS

Rencontrez à l'audio celles et ceux qui peuplent le monde de l'art: professionnels, artistes, passionnés, ou amateurs.

Dans les musées, les lieux d'expositions, les ateliers ou juste devant une oeuvre d'art... Nous sommes toujours à l'écoute d'une histoire intime, experte ou sensible. Pour susciter l'envie, d'aller les voir en vrai.

Production : Jérémie et Lisa THOMAS

Logo: Jean-Charles Abrial + Jaquette: Thomas Hayman

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ArtsArts

Episodes

Riss - le procès Papon
Jan 11 2024
Riss - le procès Papon
Nous sommes allés rencontrer le dessinateur Riss, au Mémorial de la Shoah, pour découvrir une exposition temporaire qui présente une sélection de ses dessins, lorsqu'il qui a couvert pour son journal Charlie Hebdo, il y a 26 ans, l’intégralité du Procès Papon. Il sera condamné à 10 ans de prison, pour complicité de crimes contre l'humanité. Un procès qui marqua les annales judiciaires et l’histoire de notre pays, puisqu’il permit de mieux comprendre l’implication de l’Etat français dans la déportation des juifs. Comment dessine-t-on, au jour le jour, un procès? Quelles sont les spécificités et la force de ce dessin, le dessin d’audience, ou croquis de justice, comme on l’appelle? Et à titre personnel, qu’est-ce qui l’a particulièrement marqué au cours des 6 mois de ce procès historique…  Lorsque s’ouvre le procès, le 10 octobre 1997, en plein coeur de la salle d’audience, Riss est là, près du box de l’accusé. Crayon gras à la main et carnet à dessins sur les genoux, prêt à retranscrire ce moment judiciaire unique. Il va produire un travail d’archive et une œuvre artistique hors norme puisque c’est le seul dessinateur, et peut-être même le seul journaliste, à avoir couvert l’intégralité du procès. Au total, plus de 400 dessins, dont une soixantaine sont présentés ici dans l’exposition, qui font revivre les confrontations, les déclarations et les tensions de ce procès… Soutenez-nous sur Patreon !
La Cité internationale de la langue française
Nov 6 2023
La Cité internationale de la langue française
L’ouverture d’un nouveau lieu culturel, ce n’est pas si fréquent et c’est toujours un événement. Alors, ne boudons pas notre plaisir, d'accueillir, depuis quelques jours la toute nouvelle Cité Internationale de la langue française.  Installée au cœur d’un lieu de patrimoine exceptionnel, le château de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, la Cité est entièrement dédiée à la langue française et à l’ensemble des cultures francophones. Avec 2 objectifs: Révéler cette langue dans toute sa richesse, sa diversité, et ses formes d’expression. tout en restant accessible aux adultes, aux jeunes générations, aux français et aux étrangers. Comment est-ce que l’on réfléchit et on conçoit un projet culturel d’une telle ampleur?  Et puis, quels sont les enjeux et les messages portés par cette Cité? C'est ce qui nous intéressait de comprendre, en venant dans ce sublime château de Villers-Cotterêts, où nous avons pu rencontrer 3 personnes qui chacune à leur façon, ont contribué à l’ouverture de la Cité: l'Académicienne Barbara Cassin, philologue et commissaire scientifique de l’exposition permanente, Mathieu Avanzi, dialectologue à l’origine de plusieurs dispositifs de médiation, et Xavier Bailly, directeur délégué de la Cité internationale de la Langue Française. Un lieu culturel géré par le Centre des Monuments Nationaux, avec qui nous avons réalisé en collaboration cet épisode. Soutenez-nous sur Patreon !
Chambord, un mur qu'on restaure
Sep 11 2023
Chambord, un mur qu'on restaure
Emblème de la Renaissance, le Château de Chambord, c’est une silhouette reconnaissable entre mille, une renommée internationale, et surtout un chef d'œuvre architectural. Construit à partir de 1519, de l’imagination de François 1er, et très sûrement inspiré par Léonard de Vinci… Mais Chambord, ce n’est pas uniquement le Château.  C’est aussi, tout autour, un immense Domaine. Avec un village, des fermes et une forêt, à perte de vue, qui abrite un réservoir exceptionnel de faune et de flore, et un mur d’enceinte, de 32 km de long. Voulu dès l’origine par François 1er pour préserver le Domaine, ses premières pierres ont été posées il y a presque 500 ans. Conçu pour durer, il est resté debout toutes ces années… jusqu’en 2016, quand des inondations dévastatrices lui ont causé d’importants dégâts.  En 2020, le Domaine National de Chambord décide de lancer la restauration du Mur, avec la volonté que ce soit aussi un chantier d’insertion et d’inclusion, et fait appel à l’association Acta Vista, dont c’est la mission depuis plus de 20 ans. Ainsi, depuis 3 ans maintenant, tous les matins, à la lisière du Domaine, arrivent près du mur, des personnes de tous horizons, pour apprendre les gestes de restauration du patrimoine historique auprès d’artisans qualifiés.Très souvent étrangers, ils ont fui des pays en guerre ou en souffrance, pour commencer ici, à se reconstruire…  Voici l’histoire de ce chantier. Et d’un mur qu’on restaure. Soutenez-nous sur Patreon !
Hyper sensible. Un regard sur la sculpture hyperréaliste
Jun 7 2023
Hyper sensible. Un regard sur la sculpture hyperréaliste
En collaboration avec le Musée d’Arts de Nantes, nous vous faisons découvrir, de l’intérieur, sa grande exposition estivale 2023, HYPER SENSIBLE. Un regard sur la sculpture HYPERRÉALISTE. Installée dans le Patio du Musée, au cœur de ses collections, l’exposition explore ce courant artistique apparu il y a plus d’une cinquantaine d’années, dont le but est de créer en sculpture l’illusion de la réalité pour représenter l’humain et le vivant… Au-delà de la fascinante virtuosité de ces artistes pour représenter le réel au risque de le confondre, ce qui a suscité notre curiosité, c’était la relation entre ces œuvres et le public. Face à des sculptures hyperréalistes de femmes, d’hommes ou d’enfants, il très difficile de rester insensible. On a voulu se rendre compte par nous-mêmes de ce phénomène souvent fascinant d’effet miroir, d’introspection, d’attirance ou de répulsion que l’on peut ressentir face à ces œuvres. Nous avons donc passé 2 journées intenses face aux sculptures hyperréalistes mais surtout… à côté des gens qui les regardaient: le public évidemment, mais aussi les employés du musée, qui vivent chaque jour au milieu de ces œuvres troublantes de vérité. Pour les réaliser, les artistes de ce courant utilisent généralement une technique bien particulière, le moulage sur modèle vivant, avec des matériaux comme les résines polymères et la fibre de verre. Et pour que l’illusion soit presque parfaite, ils vont coiffer, habiller et accessoiriser, ces personnages.  Chacun à leur manière, ils scrutent le monde, ses failles et ses détails, pour reproduire toujours plus précisément la réalité de nos corps, de nos quotidiens et de nos existences. Soutenez-nous sur Patreon !
"Manet / Degas" par Albin de la Simone
May 15 2023
"Manet / Degas" par Albin de la Simone
Nous avons retrouvé l’auteur, compositeur, interprète Albin de la Simone, au Musée d’Orsay, pour une visite, en sa compagnie, de l’exposition “Manet / Degas”. Invité d’honneur autour de cette expo, depuis quelques mois, il a pris ses quartiers au Musée d’Orsay, qui lui a laissé carte blanche pour piocher, dans les peintures de ces 2 artistes, des histoires à raconter en musique.. Résultat: une chanson de son nouvel album, les Cent prochaines années, sorti en mars dernier, est directement inspirée de la contemplation de deux tableaux de l’exposition:  La Prune de Manet, et L’Absynthe de Degas. Le rendez-vous était fixé avec Albin devant l’entrée de service du musée, à 08H30. Le moment où Orsay se refait une petite beauté juste avant d'accueillir ses premiers visiteurs, on avait donc un peu de temps devant nous pour se balader dans les salles désertées de cette expo qui présente en parallèle ces deux superstars de l’histoire de l’art: Edouard Manet et Edgar Degas.  Deux acteurs essentiels de la Nouvelle Peinture à la fin du 19ème siècle, précurseurs, inventeurs, géniaux, à leur façon, ils ont changé la façon de représenter le vivant. Une expo événement, à ne pas rater, que vous soyez admirateur de Manet, de Degas, ou des deux, ou d’aucun des deux d’ailleurs. Parce que ce qui est présenté ici, au-delà de certains de leurs chefs-d’oeuvre qui n’avaient jamais été réunis ensemble, c’est surtout leur histoire. Leur famille, leur époque et leur relation avec d’un côté, Manet le mondain, de l’autre, Degas le taciturne, que presque tout oppose, et qui pourtant, au cours de leur vie, successivement, se respectent, se détestent, ou s’admirent. Nous avons donc suivi Albin de la Simone, au fil de ces oeuvres exposées, dans lesquelles il s’est projeté de nouveau, pour nous, au micro. Une visite, au calme, de bon matin, seuls avec Degas et Manet. Et pour reprendre ses mots, lâchés à la fin de l’expo:  “c’était une belle façon de commencer une journée.” Soutenez-nous sur Patreon !
Jeanne et Paul, l'art sans gravité
Dec 3 2022
Jeanne et Paul, l'art sans gravité
Dans ce nouvel épisode, nous allons parler de danse, d’art numérique, d’apesanteur, et d’exoplanètes…  Nous avons rencontré un duo d’artistes, aux parcours atypiques, qui créent, en binôme, des oeuvres d’art à mi-chemin entre l’art et la science: Jeanne Morel, danseuse et Paul Marlier, artiste nouveaux media. Conjoints dans la vie, leur collaboration porte un nom: “Art in Space”, un véritable laboratoire de création artistique et d’exploration scientifique. Jeanne danse en milieu extrême, en haut d’une montagne, à proximité d’un volcan ou dans des lieux à la gravité modifiée, pendant que Paul recueille les données biométriques de son corps, et de ses émotions, grâce à la technologie de captation cérébrale. A partir de ces informations théoriques, il va ensuite dessiner des oeuvres d’art numériques. Artistes et explorateurs en même temps, leur but est de partager aussi bien avec le public qu’avec le monde scientifique, les résultats de leurs expériences, entre ciel et terre. Nous avons retrouvé Jeanne et Paul, au Musée de l’Air et de l’Espace, au Bourget près de Paris. Dans ce décor tout en démesure, au milieu de satellites et d’engins spatiaux exposés comme des oeuvres, nous avons évoqué leurs parcours respectifs et ce qui les anime en tant qu’artistes chercheurs…  Dans la 2ème partie de l’épisode, et pour continuer à tisser des liens entre l’art et l’espace, nous irons au CNES, le Centre National d’Etudes Spatiales, pour écouter une conversation passionnante entre Jeanne Morel et Etienne Klein, physicien renommé et directeur du Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière, qui a eu lui aussi la chance de voler en apesanteur.  L’occasion pour eux de nous partager cette “1ère fois” inoubliable, et puis leur vision d’un monde sans gravité.  Soutenez-nous sur Patreon !
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, artiste aborigène devenue peintre à 80 ans
Sep 16 2022
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, artiste aborigène devenue peintre à 80 ans
Jusqu’au 6 novembre 2022, la Fondation Cartier pour l'art contemporain à Paris expose les œuvres d’une des plus grandes artistes australiennes de ces 20 dernières années, Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori.  C’est la 1ère fois qu’une exposition personnelle lui est consacrée hors de son pays d’origine, et son histoire, en tant que femme, en tant qu’artiste, est unique.  L’histoire de Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori commence au début des années 20, sur une île au Nord de l’Australie, Bentick Island, habitée par un peuple aborigène, les Kaiadilt. Très isolés et attachés à leurs terres d'origine, ils sont l’une des dernières communautés à être entrés durablement en contact avec les colons européens. En 1948, un raz de marée dévastateur les contraint à quitter leur île. Pour survivre. Ils seront recueillis sur une île voisine, Mornington Island.  Arrachés à leur terre, ils perdent leurs repères et se retrouvent comme prisonniers sur cette île. A l'unisson de sa communauté, Sally Gabori vivra toute cette période entre désespoir et dénuement. C'est en 2005 que la vie de Sally Gabori va radicalement changer.  Alors qu'elle a dépassé les 80 ans, elle découvre la peinture dans le cadre d’un atelier. Pendant près de 10 ans, elle va représenter dans ses toiles, avec des couleurs vibrantes: la terre, le ciel, et la mer de son île natale, Bentick Island.  Très rapidement, elle acquiert une renommée nationale et internationale. Aujourd'hui, une trentaine de ses toiles sont accrochées, ici, à la Fondation Cartier pour l'art contemporain à Paris. Pour vous faire ressentir la force de la peinture de Sally Gabori, nous avons rencontré Juliette Lecorne, la commissaire de cette exposition, Nicholas Evans, anthropologue, linguiste spécialiste de la communauté Kaiadilt, et Bruce Johnson Mc Lean, Conservateur spécialiste de l’art aborigène à la National Gallery of Australia. Ecoutez l'incroyable histoire de Sally Gabori.   Soutenez-nous sur Patreon !
Le rêve de Jean-Michel Othoniel
Sep 5 2022
Le rêve de Jean-Michel Othoniel
Nous sommes allés rencontrer l’un des artistes contemporains français les plus reconnus aujourd’hui, Jean-Michel Othoniel, à l’occasion de sa dernière exposition “Le rêve de l’eau” qui se tient en plein coeur du Palais idéal du Facteur Cheval.  Et c’est un événement, car c’est la première fois qu’un artiste est invité à investir avec ses oeuvres, ce fameux Palais.  Depuis 110 ans, ce lieu, unique en son genre, fascine le public autant qu’il inspire les artistes. 26 mètres de long pour 12 mètres de hauteur, des pierres, des coquillages, et de la chaux pour englober le tout. Et un message universel et humaniste.  Mais le plus fascinant, en regardant ce Palais, c’est de réaliser qu’il a été construit par un seul homme, Joseph Ferdinand Cheval, un facteur, fils de paysan, sans aucune connaissance en architecture ni en sculpture.  En 33 ans, de 1879 à 1912, il a bâti ce qui est aujourd’hui considéré comme un chef d’oeuvre de l’art brut.  Lors de ses longues tournées, son esprit rêveur vagabonde pendant que ses yeux se posent sur le courrier qu’il distribue: des cartes postales, des magazines illustrés de voyages, les calendriers de la poste, toutes ces images, de lieux, de voyages commencent à tourner et à se graver dans son esprit.  Jusqu’au jour où, lors d’une tournée, son pied bute sur une pierre qui manque de le faire tomber. Fasciné par sa forme, elle est pour lui, dans son esprit d’autodidacte bouillonnant d’imagination, le signe et l’élément déclencheur, d’une nouvelle vie.  Alors, dans son jardin, de ses propres mains, avec des pierres ramassées lors de ses tournées, il va construire un palais rempli de toutes ces images, la nuit, à la lumière des bougies, en continuant d’être facteur le jour. Même s’il était considéré comme un fou dans son village et aux alentours, le Facteur Cheval, lui, avait conscience qu’il était en train de réaliser une oeuvre qui le dépasserait. Et lui survivrait longtemps. Il avait raison. Près d’un siècle après sa mort, plus de 200000 personnes visitent aujourd’hui son Palais, et cette année, l’un des plus grands artistes contemporains français, Jean-Michel Othoniel lui rend hommage, en créant cette exposition qui parcourt les grottes, les niches et les alcôves de ce Palais. Pour célébrer ce lieu qu’il a lui-même très souvent visité, enfant, avec sa maman, il a décidé, au moyen de fontaines, de perles géantes et de vitraux flamboyants, de réaliser l’un des derniers rêves du Facteur Cheval: faire apparaître l’eau et la lumière dans son Palais. Soutenez-nous sur Patreon !