L’Agence internationale de l’Énergie tire la sonnette d’alarme sur le niveau des émissions de méthane dans le monde provenant des producteurs d’hydrocarbures. Dans un rapport publié cette semaine, l’AIE dénonce le manque d’action des entreprises d’énergie pour réduire les fuites de ce gaz néfaste pour le climat.
Les émissions de méthane liées à la production et au transport d’énergies fossiles et de bioénergie ont encore augmenté l’an dernier. Elles atteignent 135 millions de tonnes, soit 40% des émissions de ce gaz liées à l’activité humaine. Pourtant ces industries avaient promis de limiter considérablement ces fuites et ces rejets de méthane, deuxième plus important gaz à effet de serre après le dioxyde de carbone.
L’AIE regrette que, malgré leurs énormes profits, les entreprises du secteur ne fassent pas assez d’efforts financiers dans cette perspective. Des technologies existantes pourraient pourtant permettre de réduire ces émissions de 75% d’ici 2030. Selon les calculs de l’Agence, pour atteindre cet objectif il faudrait investir 100 milliards de dollars dans les moyens de captage. Cela représente moins de 3% des revenus générés par les sociétés pétrolières et gazières dans le monde l’année dernière.
Par ailleurs, l’AIE souligne que la lutte contre le gaspillage et les fuites est économiquement rentable. 260 milliards de mètres cubes de gaz naturel sont en effet gaspillés aujourd’hui dans le monde, en raison du torchage et des fuites de méthane. Le volume qui serait récupéré, recyclé et mis sur le marché, est supérieur aux importations de gaz russe par l’Union européenne avant l’invasion de l’Ukraine.
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